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Kinshasa : Un atelier citoyen alerte sur la sécurité des baleinières Cas du Grand Équateur

Silikin Village, Kinshasa 30 juillet 2025

Transport fluvial : un pilier menacé

Dans le tumulte des priorités nationales, une réalité silencieuse continue de faire des victimes : l’insécurité des baleinières dans le Grand Équateur. Pourtant, ces embarcations appelées Ibora sont vitales pour les communautés riveraines du fleuve Congo. Elles relient, elles nourrissent, mais elles tuent aussi.

Pour lancer un véritable cri d’alarme, Équateur Magazine a réuni le 30 juillet dernier plus de cinquante participants à Silikin Village (Ngaliema) : experts internationaux, journalistes, responsables associatifs, autorités locales et jeunes entrepreneurs, autour d’un atelier d’échanges axé sur la sécurité des baleinières et l’avenir du Grand Équateur.

« Trop pleuré, trop perdu… »

Dans son mot introductif, la fondatrice d’Équateur Magazine, Hornela Mumbela, a rappelé avec émotion le prix humain payé par les communautés : « Nous avons trop pleuré. Trop perdu. Pourtant, ces baleinières sont bien plus que des pirogues motorisées. Ce sont nos routes, nos marchés, notre lien au monde. »

Mais face à la recrudescence des drames liés à la surcharge, à l’absence de gilets de sauvetage ou à l’inefficacité des contrôles, une réaction collective s’impose.

Des voix fortes, des messages clairs

Parmi les interventions marquantes, trois voix ont fait résonner l’urgence :Joslin Lengisa, coordonnateur d’UNAJAC Congo, a souligné que l’isolement et l’insécurité freinent l’entrepreneuriat rural :

« Il faut créer un cadre de concertation permanent entre les acteurs locaux. »

 

Afy Malungu, Manager Afrique du Centre Pulitzer, a mis l’accent sur le pouvoir des médias : « On ne protège que ce que l’on connaît. Et on n’investit que dans ce qu’on comprend. Racontons autrement le Grand Équateur.

Jody Nkashama, journaliste à Radio Okapi, a animé les échanges avec brio, donnant la parole à toutes les parties prenantes.

Un plan d’action communautaire

L’atelier ne s’est pas limité aux constats. Il a débouché sur des recommandations concrètes articulées autour de quatre axes prioritaires :

Mise en place d’une réglementation stricte et surveillance renforcée des baleinières ;

Campagnes de sensibilisation dans les villages riverains ;

Appui ciblé aux femmes et jeunes entrepreneurs pour structurer un écosystème fluvial résilient ;

Création d’un réseau d’acteurs pour le développement du Grand Équateur.

De Kinshasa vers les rives du fleuve

Cet atelier n’était pas un événement de plus. Il s’est voulu un point de départ : celui d’un plaidoyer national en faveur de la sécurité fluviale et du développement des régions oubliées de la RDC. Un pont a été jeté entre les communautés riveraines, les décideurs et les experts. Et ce pont commence ici, à Kinshasa, avec un message clair : Il est temps d’écouter le fleuve. Il est temps d’agir.

Hornela Mumbela

 

 

 

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