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David Mbimbo Mandoki :“Faire de la géomatique, un levier pour le développement durable de nos territoires”

Ce dimanche 26 octobre, dans la rubrique « À vous la parole », Équateur Magazine a donné la parole à David Mbimbo Mandoki, Fondateur de GéoData Consulting, Assistant à l’ISP/Mbandaka et Expert SIG Bureau au sein de l’ONG GASHE. Jeune géographe passionné par les technologies géospatiales, il nous parle de son parcours, de sa vision et de son engagement pour la promotion des Systèmes d’Information Géographique (SIG) dans la province de l’Équateur.

Équateur Magazine : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
David Mbimbo Mandoki : Je suis titulaire d’une Licence en Géographie – Gestion de l’Environnement obtenue à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe) à Kinshasa. Très tôt, j’ai orienté mon parcours vers les Systèmes d’Information Géographique (SIG), la cartographie numérique et la télédétection. En parallèle, j’ai suivi plusieurs formations certifiantes en technologie géospatiale et géomatique. Cette base académique, renforcée par des expériences de terrain, m’a permis de conjuguer rigueur scientifique et expertise opérationnelle. Aujourd’hui, je valorise ces compétences à travers mes fonctions d’Assistant à l’ISP/Mbandaka, Expert SIG Bureau à l’ONG GASHE, et Fondateur de GéoData Consulting.
E.M. : Comment s’est construit votre parcours professionnel ?
D.M.M. :Mon parcours s’est construit autour de la géographie appliquée aux SIG, avec un engagement croissant dans la formation, l’analyse spatiale et la gestion territoriale. J’ai eu la chance de travailler au sein de l’ONG GASHE, comme Technicien SIG Bureau, dans le cadre du projet de Planification d’Aménagement du Territoire de l’Équateur. À ce poste, j’ai coordonné les activités de cartographie participative et contribué à l’élaboration des Plans Simples d’Aménagement du Territoire. Par la suite, comme Expert SIG Bureau, j’ai participé à la structuration d’une base de données spatiales sous PostgreSQL/PostGIS, intégrant des couches SIG issues des relevés de terrain et de shapefiles. Ce travail m’a permis de maîtriser les requêtes SQL complexes, la gestion des relations spatiales, ainsi que la publication de données sur QGIS Server. J’ai également animé plusieurs formations en SIG (QGIS, ArcGIS, etc.) et accompagné des chercheurs dans la collecte, le traitement et l’analyse de données géographiques. Aujourd’hui, je mets cette expertise au service de GéoData Consulting, un Centre de formation et de services géospatiaux visant à renforcer les capacités des étudiants, des professionnels, des agents de terrain, des chercheurs et des acteurs locaux.


E.M. : Qu’est-ce qui vous motive dans votre engagement pour les SIG ?

D.M.M. : Je suis convaincu que la maîtrise des données spatiales est un levier stratégique pour le développement durable de nos territoires. J’ai choisi d’évoluer dans ce domaine encore peu exploré par les jeunes de ma génération, car je crois profondément au pouvoir des technologies géospatiales dans la transformation des politiques d’aménagement, la gestion des ressources naturelles et la planification urbaine. Mon ambition est de rendre la géomatique accessible, de démystifier ses outils et de former une nouvelle génération de jeunes experts capables d’influencer positivement les décisions locales.

E.M. : Envisagez-vous d’aller plus loin dans ce domaine ?

D.M.M. : Bien sûr. Même si je suis basé dans la province de l’Équateur, où les opportunités restent limitées, je considère cette réalité comme un tremplin plutôt qu’un frein. Grâce aux outils numériques et aux plateformes de formation en ligne, je suis connecté à un réseau national et international. Je m’investis dans des projets locaux à fort impact, afin de bâtir une expertise solide et visible. À terme, mon objectif est de positionner l’Équateur comme une terre d’innovation géospatiale, en développant un Centre de compétence SIG, en formant d’autres jeunes et en collaborant avec des partenaires techniques au-delà des frontières. C’est par la maîtrise des technologies, l’audace et une vision locale-globale que je souhaite franchir un nouveau cap dans ce domaine.
E.M. : Vous organisez actuellement une formation. De quoi s’agit-il exactement ?
D.M.M. : Dans un contexte où la maîtrise des outils géospatiaux devient indispensable pour la planification, la gestion des ressources naturelles, le développement local et la résilience climatique, cette formation vise à renforcer les compétences techniques des étudiants, des professionnels, des agents de terrain et des acteurs locaux. Nous voulons susciter une nouvelle dynamique géospatiale à l’échelle provinciale. J’espère que ces sessions seront enrichissantes, pratiques et motivantes pour chacun, et qu’elles marqueront un nouveau départ pour des initiatives locales plus efficaces, ancrées dans les réalités du terrain et soutenues par des données fiables.
E.M. : Quels sont les objectifs principaux de cette formation ?
D.M.M. : Cette formation poursuit plusieurs objectifs :
1. Renforcer les capacités techniques des participants susceptibles d’utiliser les outils SIG pour la collecte, le traitement, l’analyse et la visualisation des données géographiques.
2. Initier à la cartographie numérique, notamment à la création de cartes thématiques et professionnelles.
3. Promouvoir l’usage des technologies géospatiales dans la gestion foncière, l’aménagement du territoire, la conservation et le développement local.
4. Encourager la prise de décision basée sur des données spatiales fiables, pour une meilleure gouvernance.
5. Créer un réseau local de praticiens SIG, afin de favoriser l’échange, l’innovation et la collaboration en géomatique.
E.M. : Quel est le coût de participation et pourquoi ce choix ?
D.M.M. : Le coût de participation est fixé à 100 USD, non pas pour exclure, mais pour refléter la valeur technique et professionnelle de la formation. Ce montant couvre les supports de cours, l’accès aux logiciels, les frais de connexion, surtout que la formation est partiellement numérique), ainsi que l’encadrement par des experts. Conscients des réalités économiques locales, nous avons prévu des réductions pour les étudiants et des paiements échelonnés. Notre objectif est de rendre ces compétences accessibles, tout en maintenant un niveau de qualité élevé.
E.M. : Un dernier mot pour les jeunes de la province de l’Équateur ?


D.M.M. : Il est vrai qu’à Mbandaka, les opportunités sont rares, mais les talents sont nombreux. À travers cette formation en SIG, Cartographie et Télédétection, nous voulons donner aux jeunes les outils pour devenir acteurs du changement, protéger leur territoire et répondre aux défis de notre époque grâce à la technologie. C’est plus qu’une formation : c’est une ouverture vers l’avenir.

Propos recueillis par la rédaction d’Équateur Magazine

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