Elle n’était pas professeur d’université, de ceux qui enseignent dans les grandes institutions et se forgent une renommée dans les cercles académiques du pays. Elle n’était pas non plus enseignante au secondaire, naviguant entre plusieurs établissements. Non. Madame Bonnette Elombe était une enseignante du primaire mais elle ne ressemblait à aucune autre.
Dans une école de Yolo Sud, à Kinshasa, elle a su faire rayonner son métier bien au-delà des murs de sa salle de classe. Grâce à une méthodologie pédagogique innovante, fondée sur la proximité, l’humanité, la bienveillance et le respect mutuel, elle a su briser les barrières traditionnelles entre l’enseignant et l’élève. Elle a transformé l’enseignement en une aventure humaine et intellectuelle.
Toujours élégante, soigneusement habillée comme une diplomate ou une haute fonctionnaire, Madame Elombe incarnait le respect de soi et du métier d’enseignant. Sa prestance, sa voix posée, et son sourire sincère faisaient d’elle une figure rassurante pour les enfants, et inspirante pour les adultes.
Ses vidéos éducatives, simples et puissantes à la fois, ont transcendé les limites géographiques de Kinshasa. Elles ont touché des milliers d’écoliers à travers toute la RDC , de Goma à Matadi, de Lubumbashi à Mbandaka entrant dans les foyers comme des outils d’apprentissage, mais aussi comme des moments de joie et de partage.
Madame Elombe était bien plus qu’une enseignante du primaire. Elle était une étoile dans le système éducatif congolais. Un modèle de rigueur, d’amour de l’enfant, et de passion pour la transmission du savoir. Les élèves l’adoraient. Les enseignants la respectaient. Le pays tout entier l’a adoptée.
Aujourd’hui, alors que le monde éducatif congolais pleure sa disparition, nous lançons un appel solennel aux autorités compétentes : immortalisez le nom de Madame Bonnette Elombe. Que l’école de Yolo Sud où elle a tant donné, tant rayonné, porte désormais son nom. C’est un devoir de mémoire. C’est un hommage mérité.
Va en paix, Madame Elombe. Que la terre de nos ancêtres te soit légère. Ton départ laisse un vide immense, mais ton héritage restera à jamais vivant dans le cœur des écoliers congolais et de toute la nation.Maître Junior Bonaka Avocat au Barreau de l’Équateur.
Equateur Magazine
