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Indépendance de la RDC : 65 ans après, paroles de femmes leaders

5 questions à Madame Annie Bomboko Bombelenga, Maire honoraire de Mbandaka

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, Équateur Magazine donne la parole aux femmes congolaises. Que représente pour elles cette date historique ? Quelles leçons en tirent-elles pour les générations futures ? Madame Annie Bomboko Bombelenga partage sa vision, son héritage familial et ses encouragements pour la jeunesse, en particulier pour les jeunes filles.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et lectrices ?

 « Je suis Madame Annie Bomboko Bombelenga, Maire honoraire de la ville de Mbandaka. »

Que représente pour vous la date du 30 juin et l’indépendance du Congo ?

« Comme pour tout Congolais, c’est un grand jour. L’indépendance, c’est la souveraineté retrouvée de notre pays. Cela signifie qu’il y a eu des hommes et des femmes qui se sont levés pour revendiquer cette liberté, après tant d’années de souffrance, d’humiliation et de honte. À cette époque, la femme n’était pas forcément mise en avant sur la scène publique, mais je reste convaincue qu’il y a eu des héroïnes dans l’ombre, dont l’histoire n’a pas retenu tous les noms. »

Aujourd’hui, quel rôle la femme congolaise joue-t-elle dans la diplomatie ?

« De plus en plus, la femme occupe des postes de prise de décision. Cela a commencé déjà sous le président Mobutu, avec des femmes ministres et diplomates comme Adrienne Ekila, et cela se poursuit jusqu’à nos jours, avec des figures comme Madame Wagner. Nous avons aujourd’hui des femmes ambassadrices, conseillères d’ambassade, et bien d’autres encore. Oui, les Congolaises commencent à jouer un rôle essentiel dans la diplomatie nationale et internationale. »

Que reste-t-il de l’héritage de l’indépendance pour la jeunesse congolaise ?

« Avant même de parler d’héritage, il faut se demander : notre jeunesse connaît-elle vraiment l’histoire de notre indépendance ? Connaît-elle les véritables héros, ceux qui ont donné de leur temps, de leur énergie, de leur intelligence et parfois même de leur vie pour arracher cette souveraineté ? Un pays sans passé est un pays sans avenir. Malheureusement, tous ces héros ne sont pas suffisamment commémorés. Nos jeunes filles, notamment, ont besoin de modèles pour se construire un idéal et poursuivre ce combat pour la dignité. »

Quel message adressez-vous aux jeunes filles congolaises ?

« Mon message est simple : ne baissez jamais les bras. Approfondissez vos études, instruisez-vous. Il faut se souvenir que beaucoup de ceux qui ont revendiqué l’indépendance venaient de l’arrière-pays,  notamment mon père, Justin Marie Bomboko. C’est grâce à leur courage que nous pouvons parler aujourd’hui de souveraineté ; à nous de transmettre cette flamme et de rester debout. »

Propos recueillis par Équateur Magazine

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